A l’ère du Web 2.0, on sait
que presque la moitié des adolescents passent plus de 2 heures par jour sur
Internet (Le Monde de l’Education, 2008). Ces jeunes apprenants ont par ailleurs
besoin d’activités diversifiées et d’accéder à l’information de façon immédiate
(Médiamétrie, 05/11).
Utiliser Internet et
notamment les outils du Web 2.0 pour l’apprentissage peut donc être, sous
certaines conditions et dans un cadre clairement défini, une des réponses aux changements sociétaux
induits par l’explosion de ces services en ligne et donc aux changements des
pratiques d’apprentissage qui en découlent.
Le Web 2.0 est un Web social
qui permet aux enseignants d’initier de nouvelles pratiques d’enseignement. L’évolution
des TIC et du Web touche non seulement l’apprentissage traditionnel en
présentiel, mais permet aussi le développement du e-learning avec ses outils
synchrones et asynchrones.
Utiliser les applications du
Web 2.0 en formation, c’est s’inscrire dans une approche interactionnelle,
constructiviste et socio-constructiviste de l’apprentissage : l’apprenant
apprend en faisant et partage son savoir avec ses pairs. Elles permettent aux
apprenants comme aux formateurs de collaborer, d’échanger.
Ces outils dynamiques présentent
l’avantage de capter l’attention des plus jeunes. Ils permettent aussi d’élargir
le cadre d’apprentissage puisque l’on peut travailler en classe de façon
synchrone mais aussi à l’extérieur en asynchrone. De plus, la plupart des
outils du Web 2.0 est gratuite et donc accessible à tous si l’on dispose de
l’accès à un poste informatique et à Internet.
Tous ces outils n’ont
toutefois pas le même intérêt pédagogique, comme on a pu le voir dans les
séquences précédentes, et des précautions sont à prendre quant à la sécurité
des données et à la fiabilité des
informations que l’on trouve sur le Web. Leur utilisation permet donc à
l’enseignant de contribuer à développer chez les apprenants une réflexion quant
à l’utilisation de ces outils et aux conditions de celles-ci en terme de
responsabilité et d‘éthique. La notion d‘identité numérique est essentielle.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que l’identité numérique du formateur est aussi en jeu et qu’elle ne doit pas non plus être négligée. En effet, utiliser le Web 2.0 en tant que professionnel de l’éducation permet de valoriser régulièrement son travail, ses activités, et de les partager avec ses collègues. L’ère de la classe fermée au monde extérieur est abolie, on travaille maintenant avec le monde entier.
La visibilité de l’activité de l’étudiant et du formateur est donc source de motivation pour ces deux acteurs et la valorisation de leur travail respectif est un facteur de réussite.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que l’identité numérique du formateur est aussi en jeu et qu’elle ne doit pas non plus être négligée. En effet, utiliser le Web 2.0 en tant que professionnel de l’éducation permet de valoriser régulièrement son travail, ses activités, et de les partager avec ses collègues. L’ère de la classe fermée au monde extérieur est abolie, on travaille maintenant avec le monde entier.
La visibilité de l’activité de l’étudiant et du formateur est donc source de motivation pour ces deux acteurs et la valorisation de leur travail respectif est un facteur de réussite.
Comme on l’a vu dans les
séquences précédentes, le Web 2.0 permet aussi aux enseignants d’apprendre à
chercher, d’apprendre à apprendre, mais aussi de contribuer à développer chez les apprenants des compétences technologiques
et informationnelles qui ne sont pas spécifiées comme telles dans les
programmes ou les référentiels, mais très largement utiles dans le monde
professionnel et dans la vie personnelle : travailler en collaboration,
communiquer, échanger, collaborer, rédiger. Par ailleurs, la notion de
formation tout au long de la vie, pierre angulaire de la formation à distance,
est un enjeu majeur de l’utilisation du Web 2.0 comme outil d’apprentissage.
L’acquisition de nouvelles compétences semblent alors nécessaires par les enseignants et les apprenants, notamment sur la gestion de l’identité numérique, l’utilisation des réseaux sociaux et le droit d’auteur. Pour les enseignants, la pédagogique doit donc être adaptée à l’ère du Web 2.0 et contribuer à développer l’apprentissage individuel mais aussi collaboratif et en réseau.
Toutefois, l’utilisation
pédagogique des outils du Web 2.0 présente des limites.
Elle sous-entend en effet d’une part que les établissements dispensant une formation soient équipés en matériel adéquat et dispose d’un accès à Internet suffisant en termes de débit, mais d’autre part que les apprenants aient aussi accès individuellement aux mêmes types d’équipement. Se pose alors la problématique de la fracture numérique.
Elle sous-entend en effet d’une part que les établissements dispensant une formation soient équipés en matériel adéquat et dispose d’un accès à Internet suffisant en termes de débit, mais d’autre part que les apprenants aient aussi accès individuellement aux mêmes types d’équipement. Se pose alors la problématique de la fracture numérique.
De plus, en termes d’encadrement
et d‘évaluation, ces nouvelles applications génèrent des changements dans les
pratiques pédagogiques qu’il est encore difficile de mesurer. Est-ce que
l’utilisation de ce type d’outils de demande pas plus de travail pour l’enseignant ?
En effet, la veille sur le Web est chronophage et l’infobésité n’aide pas à
gérer son temps. De plus, les anciennes frontières en classe/hors classe sont
progressivement rayées. Lorsque l’on utilise les outils des Web 2.0, on donne
des feedback hors classe et on prolonge ainsi le temps de face à face.
Par ailleurs, peut-on encadrer
efficacement l’ensemble des utilisations des apprenants ? Permettre aux
apprenants de publier par exemple sur le Web implique une confiance réciproque
puisqu’il semble difficile de contrôler l’ensemble des publications. Cela
nécessite comme déjà dit précédemment de former les apprenants en termes
d’éthique et de responsabilité.
Enfin, un changement des
critères d’évaluation n’est-il pas nécessaire? L’évolution des méthodes
pédagogiques et l’élargissement des objectifs à l’acquisition de compétences complémentaires
nécessitent, si l’on souhaite appliquer une pédagogie de qualité, de revoir ses
méthodes d’évaluation et ses critères.
Pour résumer, on peut donc
dire que les principaux enjeux de l’utilisation pédagogique du Web 2.0 sont :
-la lutte contre la
fracture du numérique
-le développement de
nouvelles pratiques d’enseignement adaptées aussi à de nouvelles pratiques
d’apprentissage
-la formation des
enseignants pour une prise en main rapide et adaptée
-l’acquisition d’un
équipement informatique et Internet haut débit dans les lieux de formation et
pour les apprenants
-l’apprentissage de
l’utilisation du Web à bon escient (gestion de l’identité numérique, recherche,
droit d’auteur, regard critique, travail collaboratif et apprentissage informel, sécurisation des postes)
Pour conclure, voici
l’intervention passionnante de François Taddei aux Assises du Numérique 2012
qui aborde notamment les enjeux de l’introduction du numérique à l’école :
quels sont les apports du numérique et sa réelle valeur ajoutée ? Comment
co-construire des éco-systèmes d’apprentissage innovants et coopératifs avec
tous les acteurs, parties prenantes du système éducatif ?