mardi 16 avril 2013

Séquence 10 Synthèse : Réflexion sur les enjeux éducatifs du Web 2.0


A l’ère du Web 2.0, on sait que presque la moitié des adolescents passent plus de 2 heures par jour sur Internet (Le Monde de l’Education, 2008). Ces jeunes apprenants ont par ailleurs besoin d’activités diversifiées et d’accéder à l’information de façon immédiate (Médiamétrie, 05/11).

Utiliser Internet et notamment les outils du Web 2.0 pour l’apprentissage peut donc être, sous certaines conditions et dans un cadre clairement défini,  une des réponses aux changements sociétaux induits par l’explosion de ces services en ligne et donc aux changements des pratiques d’apprentissage qui en découlent.

Le Web 2.0 est un Web social qui permet aux enseignants d’initier de nouvelles pratiques d’enseignement. L’évolution des TIC et du Web touche non seulement l’apprentissage traditionnel en présentiel, mais permet aussi le développement du e-learning avec ses outils synchrones et asynchrones.
Utiliser les applications du Web 2.0 en formation, c’est s’inscrire dans une approche interactionnelle, constructiviste et socio-constructiviste de l’apprentissage : l’apprenant apprend en faisant et partage son savoir avec ses pairs. Elles permettent aux apprenants comme aux formateurs de collaborer, d’échanger.
Ces outils dynamiques présentent l’avantage de capter l’attention des plus jeunes. Ils permettent aussi d’élargir le cadre d’apprentissage puisque l’on peut travailler en classe de façon synchrone mais aussi à l’extérieur en asynchrone. De plus, la plupart des outils du Web 2.0 est gratuite et donc accessible à tous si l’on dispose de l’accès à un poste informatique et à Internet.

Tous ces outils n’ont toutefois pas le même intérêt pédagogique, comme on a pu le voir dans les séquences précédentes, et des précautions sont à prendre quant à la sécurité des données et à la  fiabilité des informations que l’on trouve sur le Web. Leur utilisation permet donc à l’enseignant de contribuer à développer chez les apprenants une réflexion quant à l’utilisation de ces outils et aux conditions de celles-ci en terme de responsabilité et d‘éthique. La notion d‘identité numérique est essentielle.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que l’identité numérique du formateur est aussi en jeu et qu’elle ne doit pas non plus être négligée. En effet, utiliser le Web 2.0 en tant que professionnel de l’éducation permet de valoriser régulièrement son travail, ses activités, et de les partager avec ses collègues. L’ère de la classe fermée au monde extérieur est abolie, on travaille maintenant avec le monde entier.
La visibilité de l’activité de l’étudiant et du formateur est donc source de motivation pour ces deux acteurs et la valorisation de leur travail respectif est un facteur de réussite.

Comme on l’a vu dans les séquences précédentes, le Web 2.0 permet aussi aux enseignants d’apprendre à chercher, d’apprendre à apprendre, mais aussi de contribuer à développer chez les apprenants des compétences technologiques et informationnelles qui ne sont pas spécifiées comme telles dans les programmes ou les référentiels, mais très largement utiles dans le monde professionnel et dans la vie personnelle : travailler en collaboration, communiquer, échanger, collaborer, rédiger. Par ailleurs, la notion de formation tout au long de la vie, pierre angulaire de la formation à distance, est un enjeu majeur de l’utilisation du Web 2.0 comme outil d’apprentissage.

L’acquisition de nouvelles compétences semblent alors nécessaires par les enseignants et les apprenants, notamment sur la gestion de l’identité numérique, l’utilisation des réseaux sociaux et le droit d’auteur. Pour les enseignants, la pédagogique doit donc être adaptée à l’ère du Web 2.0 et contribuer à développer l’apprentissage individuel mais aussi collaboratif et en réseau.

Toutefois, l’utilisation pédagogique des outils du Web 2.0 présente des limites.
Elle sous-entend en effet d’une part que les établissements dispensant une formation soient équipés en matériel adéquat et dispose d’un accès à Internet suffisant en termes de débit, mais d’autre part que les apprenants aient aussi accès individuellement aux mêmes types d’équipement. Se pose alors la problématique de la fracture numérique.

De plus, en termes d’encadrement et d‘évaluation, ces nouvelles applications génèrent des changements dans les pratiques pédagogiques qu’il est encore difficile de mesurer. Est-ce que l’utilisation de ce type d’outils de demande pas plus de travail pour l’enseignant ? En effet, la veille sur le Web est chronophage et l’infobésité n’aide pas à gérer son temps. De plus, les anciennes frontières en classe/hors classe sont progressivement rayées. Lorsque l’on utilise les outils des Web 2.0, on donne des feedback hors classe et on prolonge ainsi le temps de face à face.
Par ailleurs, peut-on encadrer efficacement l’ensemble des utilisations des apprenants ? Permettre aux apprenants de publier par exemple sur le Web implique une confiance réciproque puisqu’il semble difficile de contrôler l’ensemble des publications. Cela nécessite comme déjà dit précédemment de former les apprenants en termes d’éthique et de responsabilité.

Enfin, un changement des critères d’évaluation n’est-il pas nécessaire? L’évolution des méthodes pédagogiques et l’élargissement des objectifs à l’acquisition de compétences complémentaires nécessitent, si l’on souhaite appliquer une pédagogie de qualité, de revoir ses méthodes d’évaluation et ses critères.

Pour résumer, on peut donc dire que les principaux enjeux de l’utilisation pédagogique du Web 2.0 sont :
-la lutte contre la fracture du numérique
-le développement de nouvelles pratiques d’enseignement adaptées aussi à de nouvelles pratiques d’apprentissage
-la formation des enseignants pour une prise en main rapide et adaptée
-l’acquisition d’un équipement informatique et Internet haut débit dans les lieux de formation et pour les apprenants
-l’apprentissage de l’utilisation du Web à bon escient (gestion de l’identité numérique, recherche, droit d’auteur, regard critique, travail collaboratif et apprentissage informel, sécurisation des postes)

Pour conclure, voici l’intervention passionnante de François Taddei aux Assises du Numérique 2012 qui aborde notamment les enjeux de l’introduction du numérique à l’école : quels sont les apports du numérique et sa réelle valeur ajoutée ? Comment co-construire des éco-systèmes d’apprentissage innovants et coopératifs avec tous les acteurs, parties prenantes du système éducatif ?


lundi 25 mars 2013

Séquence 9 : les podcasts


Définition et principe


Le terme «podcasting» (contraction des mots «ipod» et«broadcasting») est une technologie de diffusion de fichiers multimédias (audio ou vidéo) basée sur l'utilisation d'un fil de diffusion RSS ou Atom.    

Le terme francisé baladodiffusion permet de limiter l'utilisation d'un anglicisme faisant référence à une marque déposée.  

Son principe est basé sur le fait que les utilisateurs viennent récupérer un contenu multimédia sur le site diffuseur. En effet, il doit s'abonner à un podcast pointant vers un ou plusieurs fichiers multimédias, télécharger ces fichiers et synchroniser régulièrement son lecteur de podcast afin de récupérer les nouveautés s’il le souhaite. 
Pour recevoir, lire et cumuler les abonnements, tout comme les flux RSS, un agrégateur  est indispensable (on trouve une liste non exhaustive ici).




Utilisation pédagogique


Au niveau pédagogique, le podcasting a de nombreuses utilités, notamment dans l'apprentissage des langues.
Utiliser le podcast permet en effet un apprentissage plus efficace et individualisé. Il favorise aussi les interactions en présence en axant les séquences plus expositives à distance.
En partant de mon objet d'apprentissage, il m'apparait que le podcasting peut en effet permettre de :   
  • Reécouter un cours : il est possible d’enregistrer un cours (audio ou vidéo) et de constituer une base de données de l’ensemble des cours, non seulement pour les élèves absents mais aussi pour ceux qui souhaitent un éclaircissement sur des points mal compris. Ceci nécessite de disposer toutefois d‘un équipement technique adéquat. Cette technique permet ainsi de travailler à son rythme, de réecouter les passages difficiles. 
  • Gagner du temps en présence : de la même façon, disposant généralement de peu de temps face aux apprenants, il est indispensable d’optimiser les temps de présence par des exercices pratiques, des mises en situations, des travaux de groupe où les interactions sont indispensables. Il est donc possible grâce au podcast de proposer aux apprenants de voir ou d’écouter une partie du cours chez eux, ou d’écouter un podcast présentant des notions complémentaires, et de répondre ensuite à leurs questions en présence. Ceci permet donc de tisser un lien, une continuité entre séances en présence et distance.
Par ailleurs, préparant les élèves aux oraux des examens, notamment à l'exposé du rapport de stage, il m'est possible de leur demander d'enregistrer leur discours et de le récupérer via le podcasting. Ceci permet une évaluation plus fine d'une part et permet aussi à l'apprenant de pouvoir s'écouter, identifier avec l'enseignant les points à améliorer et donc de pouvoir ensuite comparer ses prestations.

Au delà, il est intéressant de demander aux apprenants de s'abonner à certains sites diffusant un contenu et des ressources intéressants pour un cours donné et leur permettre ainsi d'effectuer une veille sur le thème étudié.

La conférence suivante enregistrée lors du 13ème Congrès International Internet et Pédagogie en Sciences de la Santé et du Sport (IP3S) les 8 et 9 novembre 2012 à la Faculté des Sciences du Sport et de l’Education Physique de l'Université Lille 2 est donnée par Nicolas ROLAND (ULB Université Libre de Bruxelles Podcast Chercheur). 
De nombreuses institutions d’enseignement universitaire ont opté pour le podcasting comme l’Université libre de Bruxelles qui mène, depuis octobre 2010, une recherche-action visant le développement d’une infrastructure de podcasting ainsi que l’évaluation de ses impacts sur l’enseignement et l’apprentissage. 
Cette conférence a pour objectif de proposer une lecture critique de la littérature consacrée à l’évaluation des impacts du podcasting et de présenter les implications de la réflexion préalable à la mise en place de cette recherche-action.

lundi 18 mars 2013

Séquence 8 : les réseaux sociaux et l'identité numérique

Qu’est-ce qu’un réseau social ?

Un réseau social peut être défini par l'ensemble des interactions sociales qui unissent un groupe d'individus.
Par extension, les réseaux sociaux désignent
 des plateformes dédiées à la communication, l’échange, la rencontre, la construction de réseaux, d’affinité et/ou d’intérêts, personnels et/ou professionnels.



Que peut-on y faire ?


Les réseaux sociaux permettent de créer une page d'accueil en définissant un profil. Celui-ci constitue la représentation que l’internaute se fait de lui-même. Il est possible d’inclure des textes, photos, vidéos, musiques et liens. Certains sites demandent de répondre à des questions relatives à  ses goûts, ses affinités, ses opinions, etc.

Il est ensuite possible de disposer d’une liste d’amis. Ces listes permettent un lien entre différents profils. Les internautes peuvent demander à d'autres de faire partie de leurs amis. De ce fait, une fois l’invitation acceptée, il est possible pour chacun de voir les informations des amis des amis.

Un réseau social permet aussi de poster des commentaires sur sa page ou celle des autres. Ces informations peuvent alors être lisibles par toutes les personnes autorisées à accéder au profil.  Au-delà des commentaires, on peut envoyer et recevoir des messages privés et utiliser parfois des discussions instantanées. Il existe aussi pour certains sites des services de partage de photos ou de vidéos.

Les réseaux sociaux peuvent permettre de créer et/ou d’intégrer des groupes en fonction de critères qui intéressent l’internaute et qui permettent de mettre en relation des personnes ayant les mêmes goûts, intérêts etc… Ces groupes peuvent être publics ou privés.

D'après l'Observatoire des Usages Internet de Médiamétrieles principales raisons d’inscription à un réseau social pour les personnes interrogées sont les suivantes :


- 75 % : Rester en contact avec son entourage
- 51 % : Partager des passions
- 48 % : Rencontrer des nouvelles personnes
- 42 % : Obtenir un maximum de contact
- 21 % : Appartenance à un groupe
- 20 % : Invitation à un évènement
- 19 % : Valoriser ses compétences
- 17 % : Elargir son réseau
- 15 % : Renforcer son réseau professionnel

Les réseaux sociaux en chiffres


Les réseaux sociaux les plus utilisés sont d’après l’étude GlobalWebIndex publiée par Trendstream, Facebook avec 693 millions d’utilisateurs actifs, puis Google + avec 343 millions d’utilisateurs actifs, YouTube avec 300 millions d’utilisateurs actifs et Twitter en quatrième position avec 288 millions d’utilisateurs actifs.

En France, la dernière enquête de l’Observatoire des réseaux sociaux IFOP, réalisée en octobre 2012 auprès de 2005 internautes montre que Facebook est le réseau social le plus connu (95%), devant YouTube (94%) et Twitter (89%).

En termes d’appartenance à un réseau social, 54% des internautes en France appartiennent à Facebook, 46% à MSN et à 33% Copains d’Avant. En moyenne,  ils seraient inscrits à 3.5 réseaux sociaux.

Et l’identité numérique ?


A la vue de ces chiffres, l’engouement pour les réseaux sociaux posent évidemment la question de la sécurité des données personnelles et de la gestion de l’identité numérique.
L’internaute est aujourd’hui dans un nouvel espace informatisé où il laisse des traces  qu'il suffira de rassembler pour reconstituer son identité véritable.

L'identité numérique est la somme des données (informations entrées dans les formulaires sur les sites) et des traces associées à son nom telles qu’articles, commentaires, vidéos, photos, avis que les internautes postent ou qui sont postés sur eux. 
Cette identité est donc dynamique, évolutive et peut prendre plusieurs formes. Il existe en effet des identités, et celles-ci doivent être combinées pour permettre la perception globale d’un individu. Elle peut être décomposée de la façon suivante : 


Source : http://www.internetactu.net/2008/02/01/le-design-de-la-visibilite-un-essai-de-typologie-du-web-20/

Elle est liée à l’e-réputation ou personal branding qui représente la manière dont les autres internautes perçoivent notre identité sur le Web.

L'identité numérique peut donc être choisie, gérée et contrôlée via ce que les internautes rédigent sur le Web (commentaires, articles de blogs, wiki etc…), afin de gérer par la même sa é-réputation.

Le site de la Cnil propose une expérience permettant d’être sensibilisé aux traces laissées sur le Web afin d’apprendre à gérer son identité numérique.

Réseaux sociaux et pédagogie


Utiliser les réseaux sociaux en classe est une activité de plus en plus développée par les enseignants tant en présence qu’à distance.

Dans ma pratique personnelle et afin de sensibiliser les apprenants à l’usage des réseaux sociaux et à la bonne gestion de l’identité numérique, je pense qu’il est intéressant de travailler au sein de groupes privés dans un premier temps (notamment avec Facebook). 
Les réseaux sociaux peuvent alors être à la fois objet d’étude et outils.

Une fois le fonctionnement, les usages et les dangers intégrés par les apprenants, il est particulièrement intéressant de pouvoir utiliser les réseaux sociaux pour permettre un travail collaboratif. Ils permettent en effet de réaliser une veille sur le Web, de partager et d‘échanger sur ses trouvailles et de communiquer au sein de l’établissement ou à l’extérieur les travaux des apprenants.

Par exemple, il est envisageable de projeter le film The Social NetWork à des apprenants, puis de leur demander de poster leurs réactions sur le film sur Facebook ou sur Twitter. Ceci permet alors de valoriser l’apprenant puisque les Tweets par exemple sont visibles par tous, de développer l’esprit de synthèse, de collaborer avec ses pairs.

On trouve de nombreux scénarios pédagogiques utilisant les réseaux sociaux sur le site de l’Académie de Lyon

dimanche 10 mars 2013

Séquence 7 : la folksonomie

La folksonomie est un néologisme désignant un système de classification collaborative décentralisée spontanée. Cela fonctionne en quelque sorte comme du bouche à oreille : on sélectionne et on annote des ressources Internet que l'on juge de qualité et on permet ainsi à d'autres d'en profiter.
Un de ses intérêt réside dans son aspect communautaire car en partant d'une ressource, il est possible avec l'aide des différents contributeurs de découvrir des ressources liées. Il faut toutefois rester prudent quant à la qualité et à la source de l'information qu'il faut toujours vérifier.

Une des applications du Web permettant de garder, classer, annoter et partager des ressources est Delicious, que j'ai déjà évoqué dans cet article de mon e-portfolio.


Cet outil est flexible et très simple d'utilisation. Tout comme Scoop it!, il est possible grâce à l'ajout d'un bouton sur son navigateur, de pouvoir sélectionner directement des ressources dans le Web et de les classer.
Si l'on souhaite connaître plus précisement l'utilisation et l'intérêt de la folksonomie, voici un cours intéressant d'Hervé Le Crosnier sur Delicious et le Social Bookmarking.

En terme d'outil d'apprentissage et en lien avec mon objet d'enseignement, utiliser la folksonomie avec des apprenants permet de les initier à la recherche documentaire et à la classification de données. Plus précisément sur la communication via les TICE, les faire travailler avec un outil comme Delicious permet de mobiliser et d'apporter des compétences de synthèse, de rédaction et de collaboration

Dans mon enseignement, je peux en effet envisager de demander aux apprenants de réaliser des recherches sur les outils de planification par exemple, puis de les classer et d'en faire un résumé grâce à un compte Delicious qu'ils partageraient avec l'ensemble de la classe. L’intérêt est aussi ici de voir de quelle manière chacun classe ses ressources et selon quel point de vue il les envisage.